Subjectivation et (afro)féminisme dans le funk carioca

Numéro: 
49
Date: 
Décembre 2019
Année: 
2 019

Type de pub.:

Auteur: 
Camille Giraut
Résumé: 

Après avoir montré le caractère « déviant » du mouvement funk observé à Rio de Janeiro et décrit le funk putaria dans la continuité d’un funk proibidão, l’article analyse les processus d’auto-érotisation des funkeiras. Ces derniers doivent se comprendre à la fois comme une réappropriation des codes du genre musical et comme une réponse contre les injonctions qui touchent spécifiquement, mais non exclusivement, les femmes noires brésiliennes issues des favelas. Les dynamiques de réappropriation par les funkeiras de termes péjorativement connotés et leur pratique d’une danse à caractère sexuel sont analysées pour leur capacité à subvertir les attentes qui pèsent sur elles et qui sont liées à des normes sexuelles et de genre, mais également de race et de classe. C’est ce qui explique que les funkeiras prennent leurs distances avec un féminisme implicitement perçu comme blanc et moralisateur, et que l’article souligne la nécessité de remodeler et de décentrer le féminisme.

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