Le paradigme de la « révolution conservatrice » proposé par Jean-François Bayart permet de saisir quelques-unes des principales logiques de la construction de l’État poutinien : l’opposition à un ennemi ; le répertoire identitariste national et impérial ; l’importance accordée aux valeurs spirituelles et morales ; le virilisme et la violence ; le soutien de classes sociales déclassées. On observe également des filiations généalogiques entre penseurs de la Russie post-soviétique et représentants de la Révolution conservatrice.