Charivaria

Fariba in the Shade: A Murmuration

Ce texte entend susciter une réflexion sur l’interaction entre la mise en lumière et les ombres. Aussi bonnes soient nos intentions, tout effort pour éclairer quelque chose crée des ombres plus sombres et laisse des choses dans l’ombre. Je l’illustre d’abord par quelques exemples personnels tirés de mes recherches, puis j’utilise cette proposition pour reconsidérer l’enthousiasme optimiste avec lequel beaucoup d’entre nous ont embrassé la rupture épistémologique générée par le tournant décolonial en anthropologie.

The Secrets of Fariba Adelkhah’s Anthropology. Intimacy and Mobility

Fariba Adelkhah’s anthropology gives an original twist to Bronislaw Malinowski’s classical prescriptions for “participant observation” and “being on the spot” – for him the condition for doing full justice “to the imponderabiliia of every life.” For Fariba such an approach has been most productive for understanding the kaleidoscopic and often unexpected effects of an authoritarian regime – of which Iran seems to be an extreme example – in everyday life.

Les arbres de Gezi

En détention provisoire pendant plus de quatre ans à la prison de Silivri, Osman Kavala a été condamné à la perpétuité sans possibilité de remise de peine le 25 avril 2022. Dans le texte qu’il nous propose ici, il remet en perspective son procès avec le mouvement de Gezi qui a fourni le mauvais prétexte de son inculpation. Son ode aux arbres est un hommage à la vie pacifiée et à l’État de droit.

L’État de l’entre-deux-guerres, ou l’histoire et la politique dans la Pologne d’aujourd’hui

Un défi sérieux se pose pour les intellectuels polonais, les hommes politiques de l’opposition et les historiens et historiennes professionnels quant à la vision du « destin historique » de la Pologne, qui a été promue de façon brutale pendant des années par le gouvernement de droite du parti Droit et justice (PiS). D’une part celle-ci idéalise et falsifie l’histoire polonaise et, d’autre part, elle prédit une catastrophe historique atteignant la Pologne dans un avenir proche.

Quand une étudiante doit rédiger un compte rendu de lecture sur un ouvrage de Fariba Adelkhah

Une étudiante de science politique a pris le parti de transformer l’exercice scolaire de la rédaction d’une fiche de lecture sur un ouvrage de Fariba Adelkhah en une lettre adressée à la prisonnière scientifique. Sans bien sûr se substituer à la destinataire de cette missive, mais à la lecture de celle-ci, Jean-François Bayart précise et développe certains points, nourrissant ainsi un dialogue fécond autour de l’oeuvre de Fariba Adelkhah.

Mémorial, le reflet de 30 ans d’histoire de la Russie

Le 28 décembre 2021, la Cour suprême de la Fédération de Russie décidait de la liquidation de l’organisation Mémorial International, confirmée en appel quatre jours après l’agression de l’Ukraine par la Russie. Ces jugements ont mis un terme à l’existence d’une ONG, essentielle à l’écriture de l’histoire des violences politiques durant la période soviétique, et en particulier durant le stalinisme, essentielle aussi à la conservation de la mémoire.

Auto-ethnographie de l’évaluation de l’enseignant-chercheur. L’invention subreptice d’un monstre bureaucratique

Les enseignants-chercheurs sont toujours plus soumis à des évaluations de leurs productions scientifiques. Une auto-ethnographie du processus qui a conduit à la mise en place de l’évaluation des enseignantschercheurs au sein d’un Institut souligne le bricolage et le hasard – voire l’absurdité – qui président à cette bureaucratisation et à la « mise en points » de la recherche.

Liberté, censure, autocensure : les défis de la recherche Un hommage à Fariba Adelkhah

Lors de ma conférence d’introduction à une rencontre européenne pour soutenir Fariba Adelkhah, privée de liberté depuis plus de 800 jours par le régime iranien, et son combat pour la liberté de la recherche académique, j’ai analysé les contraintes que j’ai eues à expérimenter dans mes recherches de terrain. Rétrospectivement, un thème central pour moi a été le glissement facile de la censure vers l’autocensure.

Les risques d’un métier : être chercheur en 2021

Les institutions de la recherche changent et notre métier change aussi, tant il est ballotté par différents courants et demandes sociales. Depuis une vingtaine d’années, l’accès au terrain et le financement de la recherche sont soumis à de nouveaux dispositifs qui posent problème. La question du risque et celle de la responsabilité civile de l’institution qui emploie le chercheur sont devenues premières mais sans que le chercheur ne soit réellement associé à cette évolution.

Relire Fariba Adelkhah pour comprendre la victoire des taliban

Les distorsions que l’intervention occidentale a fait subir à la société afghane procédaient d’un effet de ciseau. D’une part, les acteurs étrangers sont demeurés prisonniers d’une approche culturaliste du pays qu’ils ont contribué à traditionaliser, et notamment à ethniciser. D’autre part, l’aide au développement a recelé un potentiel de déstabilisation de la société « traditionnelle » en en ignorant les arcanes.

Pages

S'abonner à RSS - Charivaria