Enjeux du présent au nom du passé : Qui peut parler de quoi ?
Argumentaire scientifique et programme - Inscription
Une lecture wébérienne de la trajectoire de l’Etat au Maroc
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Cet article reconsidère les façons de gouverner au Maroc à partir de l’enchevêtrement de deux figures du politique, la figure nationale et la figure impériale, en les considérant comme des idéaltypes à partir desquels analyser la situation contemporaine. A l’encontre d’une perspective dualiste, opposant tradition et modernité, bureaucratie et makhzen, nous avons pris au sérieux ce qui est souvent présenté comme du folklore politique ou des réminiscences d’une résistance à un Etat centralisé, en le considérant comme des expressions d’imaginaires mais aussi de pratiques partagés. La convocation du registre impérial à côté de celui de la nation procède d’une lecture des modes de gouvernement renouvelée par l’usage des catégories wébériennes, qui met en exergue la diversité de « traits » théoriquement présentés comme contraires, voire incompatibles, mais qui sont, dans la réalité, des expériences empiriques se combinant, s’assemblant, se soutenant parfois, et contribuant à former un large éventail de modes de gouvernement. En cherchant à décrire le plus finement possible les formes que prend la performance de l’Etat et les façons de concevoir la responsabilité, nous avons essayé de montrer que les répertoires de représentation, de mise en scène, d’action, de rationalité, de compréhension sont non seulement pluriels, mais qu’ils peuvent se référer à un temps extrêmement long.